Embrasser la nature tactile de la photographie : une interview avec le photographe au collodion humide Boris Zuliani

Dans un monde rempli de centaines de milliards d’images numériques – souvent dénuées de valeur, de caractère, ou de sens, et sans forme physique – nous stockons des moments fugitifs sur des téléphones, des cartes mémoires et des disques durs, destinés à ne jamais être imprimés ou touchés. Au milieu de cette mer d’immatérialité, il existe un procédé magique et historique qui se distingue nettement de la photographie numérique : l’art alchimique de la photographie au collodion humide.

C’est grâce à Duy Le Phoung, un photographe vietnamien que j’ai récemment interviewé, que j’ai découvert pour la première fois le travail de Boris Zuliani, un photographe français spécialisé dans le collodion humide, installé au Vietnam depuis 2007. En explorant son site web, j’ai été enchantée par son travail, et j’ai eu envie de voir son studio, d’en apprendre plus sur son art, et même de lui demander de réaliser mon portrait. À une époque où la photographie n’a jamais été aussi simple ou rapide, je voulais découvrir ce qu’était la photographie quand elle était difficile et lente.

Mon périple m’a emmenée de Saïgon en avion jusqu’à un voyage en train de 17 heures vers Danang, où le studio de Boris, MotMet, se dresse au milieu des rizières. À mon arrivée, j’ai été accueillie par l’assistant de Boris, le charmant Hugo Armano. Le studio, une structure moderne aux grandes fenêtres en verre, se dresse majestueusement dans la tranquillité des environs. En y entrant, j’ai eu l’impression de traverser une autre époque – un espace suspendu entre deux mondes. Deux grandes caméras en bois de style ancien, rappelant un studio de portrait victorien, dominaient la pièce. J’ai été envahie par un sentiment de nostalgie et une anticipation quant au déroulement de la séance, alors que Boris prenait les commandes avec élégance, me guidant à travers la session de portrait comme une danse gracieuse, chaque geste étant réfléchi, chaque moment étant lent et concentré. La photographie au collodion humide est fascinante, non seulement pour l’image unique qu’elle produit, mais aussi parce que l’on se rend compte à quel point le processus de création d’images peut être intimement complexe. Souvent, le mot “magie” est le seul mot qui peut décrire cette expérience.

Comment votre parcours en photographie a-t-il commencé ?


Vers l’âge de 10 ans, probablement en jouant avec le Nikon FM de ma mère et en lisant son encyclopédie photographique appelée “Time Life”. À 11 ans, j’avais déjà acquis beaucoup de théorie grâce à ces livres. J’ai aimé ça très tôt. Heureusement, j’étais très mauvais à l’école. En milieu de troisième, vers l’âge de 16 ans, j’ai décidé de quitter l’école pour chercher un travail d’assistant photographe. Je ne savais rien faire en pratique, mais j’étais tellement motivé qu’à mon premier entretien d’embauche, j’ai été pris pour travailler dans un studio de publicité. C’était à Paris, il s’appelait “Studio Des Plantes”, rue du Château d’Eau dans le 10ème arrondissement. C’est là que les choses sérieuses ont commencé, et c’est surtout là que j’ai tout appris et que j’en tire encore parti aujourd’hui. C’était incroyable pour moi. J’étais le premier arrivé et le dernier parti tous les jours. Je voyais des photographes réaliser des photos publicitaires très complexes à réaliser à l’époque, j’ai beaucoup appris en les regardant travailler. Et un jour, alors qu’ils étaient tellement débordés, ils m’ont confié une petite photo pas trop importante pour eux, mais tellement importante pour moi. Je l’ai tellement bien faite qu’ils m’en ont donné d’autres à faire, et encore d’autres, et j’ai fini par devenir photographe chez eux. Ce furent des années formidables, j’étais très heureux. Je prenais des photos tous les jours et j’apprenais un peu plus chaque jour. Voilà comment ça a commencé, je n’ai jamais arrêté depuis. 

Qu’est-ce qui vous a amené au Vietnam et qu’est-ce qui vous a poussé à en faire votre chez-vous ?

En 2007, mon agent en France m’a envoyé faire un shooting pour une marque vietnamienne, et je suis tombé amoureux de la cliente et du pays par la même occasion. J’ai quitté la France en 15 jours, trouvant que la vie au Vietnam était bien plus facile à vivre pour de nombreuses raisons. En France, quand on veut faire quelque chose, c’est toujours très compliqué ; au Vietnam, rien n’est impossible. 

Comment la vie au Vietnam a-t-il influencé votre travail et votre perspective en tant que photographe ?

Les règles sont différentes, il faut s’adapter à leur façon de travailler. Mais le Vietnam est extrêmement photogénique. À l’époque, mon travail photographique était essentiellement fait avec des polaroids. En 2007, Polaroid a arrêté la production de ses films instantanés. J’ai donc utilisé tout l’argent que j’avais pour acheter 121 kilogrammes de Polaroid. J’ai photographié beaucoup de minorités vietnamiennes avec ces films. À cette époque, j’étais probablement le seul à avoir des films instantanés au Vietnam. C’était incroyable de voir la réaction des gens que je photographiais quand ils voyaient le résultat apparaître immédiatement. Et ça me fascinait aussi de voir leur attitude face à cette magie. 

Comment naviguez-vous entre les différences culturelles de vos origines européennes et le mode de vie et de travail vietnamien ?

Au début, c’était un peu difficile de m’adapter, la façon de voir les choses, la façon de travailler, de vivre, etc. Tout était très différent, alors je me suis simplement adapté. Je n’allais pas changer le Vietnam, donc j’ai simplement commencé à penser comme un Vietnamien. Ce que j’adore chez eux, c’est leur façon de gérer les problèmes. Ils ont toujours une solution simple et efficace pour surmonter un obstacle. Ils ne se posent pas de faux problèmes pour avancer, et j’aime leur façon de résoudre un problème avec ingéniosité. C’est très différent de l’Europe qui impose trop de règles pour commencer quelque chose. Ici, on fait ou on ne fait pas. “L’essai” n’est pas une option envisageable.


Pensez-vous que cette façon de penser vous a aidé à décélérer et à être plus conscient dans votre approche de la photographie ? Si oui, de quelle manière ?

Oui, évidemment. Je n’avais pas d’autre choix que de me calmer, surtout en tant que Français, nous ne sommes jamais satisfaits de ce que nous avons… Avant, quand je travaillais en France, je voulais toujours contrôler mon environnement. Maintenant, au Vietnam, c’est l’environnement qui me contrôle, et c’est bien mieux comme ça. Je laisse beaucoup plus les choses se faire naturellement qu’avant. 

Dans un monde se précipitant vers l’IA, vous avez choisi d’adopter le processus lent et minutieux de la photographie sur plaque humide, une méthode qui contraste fortement avec l’ère dominée par le numérique dans laquelle nous vivons. Pensez-vous que vous auriez choisi cette forme de photographie si vous travailliez encore en France, ou bien est-ce le fait de vivre au Vietnam qui vous a permis d’avoir plus de liberté pour explorer vos besoins créatifs ?

J’ai commencé à apprendre la photographie à l’âge de 16 ans, à une époque où le numérique n’existait pas. On utilisait des films Ektachrome et des polaroids. Quand le numérique est arrivé, ça ne m’a pas beaucoup plu. C’était trop propre, trop scientifique, trop prévisible. Je préférais la magie du film qui pouvait me surprendre en bien ou en mal, mais j’aimais ne pas avoir un contrôle total. Maintenant, avec le numérique, la plupart des photographes ajoutent des effets analogiques faux pour donner l’apparence de vieux films. Pour moi, les imperfections du film faisaient la beauté de la photo, et je trouve un peu ridicule de prétendre recréer le hasard en numérique, ça sonne toujours faux. Je crois que si j’étais resté en France, j’aurais fait la même chose et n’aurais pas adopté le collodion humide. Ça aurait été beaucoup plus difficile à mettre en place pour plein de raisons. 

Trouvez-vous que l’environnement photographique en Europe est plus contraignant par rapport au Vietnam en termes d’expression créative ?

Non, en Europe, c’est un environnement de création et d’inspiration incroyable. Au Vietnam, il n’y a pas cette culture photographique, mais la nouvelle génération est très créative et en pleine découverte grâce à Internet. Il suffit d’un peu plus de temps, je pense. Les Vietnamiens sont très curieux, le gouvernement devrait aider les jeunes talents vietnamiens à s’épanouir, ce qui est rarement le cas. 

Le processus alchimique de la photographie sur plaque humide implique de nombreuses étapes manuelles. Pouvez-vous nous en dire plus sur ce processus ?

Oui, il y a 12 étapes à suivre pour réussir correctement, il ne faut en rater aucune. Chaque étape est importante pour obtenir un bon résultat final. Cela demande juste un peu de méthode, de rigueur et de rester très propre dans le laboratoire pour ne pas contaminer une chimie ou une autre. Une petite erreur peut avoir de grandes conséquences sur le résultat. La chimie reste vivante et on n’est jamais certain de ses caprices. L’humidité, la température, même la lune influencent la qualité du collodion ou du bain d’argent. C’est aussi ce qui fait son charme, les erreurs chimiques donnent du caractère à la photo. C’est toute la différence avec le numérique où la surprise n’est jamais de mise. Je trouve cela assez ennuyeux d’être toujours certain du résultat. Avec le collodion, on n’est jamais certain, c’est ça qui est excitant pour moi. Quand la photo est réussie, la joie est très intense. Mais quand elle est ratée, la déception est elle aussi très intense. Même avec 7 ans d’expérience en collodions et 10 cahiers de paramètres de 60 pages soit 600 test, parfois elle me surprend encore et j  apprendre encore des nouveaux secret chimiques. 

Quelles sont les étapes clés pour créer une photographie au collodion humide ?

Faire le collodion demande beaucoup d’attention pour la qualité et la dangerosité. On mélange de la nitrocellulose avec de l’alcool et de l’éther. La nitrocellulose est extrêmement explosive quand elle est sèche, donc il faut faire un peu attention. C’est l’étape la plus importante pour moi. 

La deuxième étape, également très importante, c’est le bain d’argent. Il est très facile à faire, c’est juste du nitrate d’argent en poudre à diluer dans de l’eau distillée. En revanche, il est extrêmement capricieux et tres dangereux un goutte dans l’oeil peux vous rendre aveuge. S’il est contaminé par une négligence ou autre, il peut poser de sérieux problèmes, voire même ne pas faire apparaître de photo du tout. 

Et respectez-vous strictement les méthodes traditionnelles de développement et de correction des images ?

Non pour la prise de vue, j’utilise l’éclairage avec des flashs modernes très puissants de 6400 watts, mais oui pour la chimie, j’applique à la lettre les méthodes anciennes de chimie. Ça fonctionne bien et surtout, ça perdure dans le temps depuis 1851… En France, nous avons des archives de photos en très bon état datant de 173 années. 

Comment gérez-vous les temps de pose ?

J’utilise un flashmètre pour avoir une vague idée de la puissance des flashs, mais le flashmètre n’aide pas beaucoup pour trouver la bonne exposition. Le collodion ne capture pas tout le spectre lumineux : rouge, vert, bleu. Il expose essentiellement le spectre des UV, un peu du rouge et un peu du vert selon les recettes chimiques. Donc, cela fausse grandement la lecture des mesures. 

Selon les recettes, le collodion peut avoir une sensibilité ISO comprise entre 1 et 12 environ. Il faut faire beaucoup de tests pour connaître l’ISO selon les recettes. 

Le tirage du soufflet est également à prendre en compte. Le tirage, pour simplifier, c’est la distance entre le film et l’optique. Plus on se rapproche du sujet, plus le soufflet s’allonge et plus on perd en luminosité sur le film, et inversement lorsque le soufflet se réduit. 

En gros, pour bien exposer, il faut utiliser les meilleurs lightmeters du marché, l’intuition et l’expérience. Ce sont les deux meilleures marques de lightmeters que recommande, presque infaillibles. 

Qu’est-ce que vous valoriser le plus dans le processus de photographie sur plaque humide ?

Ce que j’ai toujours apprécié, c’est le film instantané. Quand j’étais assistant  dans les studios publicitaires parisiens, on utilisait beaucoup de Polaroid pour faire des tests de contraste et vérifier l’éclairage. Je trouvais incroyable d’obtenir le résultat si rapidement. Les week-ends, les assistants avaient le droit de prendre des photos au studio pour leur book personnel. J’ai eu la chance, très jeune, d’expérimenter le Polaroid en grande quantité. je pense que Je suis tombé dedans à cette époque. Mais en 2007, la même année où je suis arrivé au Vietnam, c’est aussi l’année où Polaroid a arrêté la production de ses films. Je prenais beaucoup de photos personnelles en Polaroid à cette époque. Je suis venu avec 121 kilogrammes de Polaroid. J’étais tellement accro au Polaroid que j’ai acheté tout le stock possible avec tout l’argent que j’avais economisé à l’époque. Ensuite, j’ai passé cinq années à épuiser mon stock de Polaroid un peu partout au Vietnam. 

Pour répondre enfin à ta question, une fois le stock épuisé, il fallait que je trouve une alternative au film instantané. J’étais un peu perdu de ne plus pouvoir prendre de photos instantanées. Je me suis donc mis à chercher s’il n’y avait pas de procédés anciens qui pourraient se rapprocher de la spontanéité du Polaroid. J’en ai trouvé plusieurs intéressants mais très compliqués ou trop longs. Le collodion me semblait le plus accessible. J’ai donc rassemblé les pièces du puzzle :  j ai restorer un appareil photo d  epoque , acheter du verre, de la chimie, trouver d’anciennes recettes de collodion humide, louer un petit garage, acheter deux ou trois éclairages, trois coups de tournevis et c’était parti. J’ai mis environ un mois à mettre le projet en place et à résoudre les petits problèmes. La première photo qui est sortie a été une explosion de joie intense, je savais que j’avais retrouvé ce que j’avais perdu. C’était incroyable, en quatre minutes j’avais le résultat, c’était presque aussi instantané qu’un Polaroid. Il n’y avait plus de limites dans ma tête, je pouvais fabriquer des films à volonté, de la taille que je voulais. Après quelques photos en 13×18, j’ai rapidement eu envie d’agrandir le format. Je suis passé directement au 50×50. J’étais tellement fasciné par la beauté du résultat d’une grande plaque que j’ai commencé à faire fabriquer par un ami un appareil photo capable de réaliser des collodions d’un mètre carré. 

Qu’est-ce qui vous pousse en avant malgré les étapes quelque peu lourdes et laborieuses ?

J’ai déjà abordé une partie de cette réponse dans la question précédente, mais il y a un élément déclencheur que je n’ai pas encore mentionné. Un jour, j’ai été invité à un salon Photokina en Allemagne. Je ne me souviens plus de l’année exacte, mais Florian Kaps, le repreneur d’une des usines Polaroid, avait eu la brillante idée de relancer les films instantanés Polaroid. Pour promouvoir son “IMPOSSIBLE PROJECT”, il avait en démonstration l’une des trois énormes chambres photographiques Polaroid. Il m’a demandé lors de la conférence de faire quelques photos de démonstration avec cet appareil gigantesque, de 50×60 cm. C’est à ce moment-là que j’ai découvert la puissance d’un appareil de cette taille. La qualité de la définition et la gamme de couleurs étaient presque aussi définies que la vision de mes propres yeux. Après cela, j’ai toujours eu cette idée en tête de fabriquer un énorme appareil photo de grande taille. À l’époque, je ne connaissais pas encore le collodion et je ne savais pas qu’il était possible de fabriquer un film pour réaliser des portraits à l’échelle 1/1.Des négatifs purs d’un mètre carré à 1 ISO c est resolution incroyable Je pense qu’aucun capteur numérique n’est capable d’atteindre une telle définition. 

Vous avez passé un an à construire une caméra capable de prendre des images de 1m sur 1m.  Pouvez-vous nous parler de votre expérience dans la conception et la construction de toutes pièces d’un appareil photo aussi unique ?


Ah oui, c’était amusant, mais j’ai eu une chance incroyable. Nous avons commencé à la fabriquer à l’époque du Covid, donc nous avions beaucoup de temps pour nous concentrer dessus. Francis Roux, un ami photographe et ancien ébéniste, venait de monter son atelier à côté du garage qui me servait de studio. Mon ancienne copine, Le Hoang Lan, qui est devenue ma femme, est très douée en origami et a réalisé le soufflet. À cette même période, j’ai rencontré mon assistant Hugo Armano. Ensuite, une cliente devenu un amie m’a demandé si je pouvais faire un collodion d’un mètre carré. Je lui ai dit oui sans savoir si je pouvais trouver l’optique. Le soir même, j’ai regardé sur eBay si je pouvais trouver une optique capable de couvrir un tel format. J’ai encore eu une chance incroyable : il y avait un très rare objectif Nikkor APO de 1210 mm à vendre, et j’avais assez d’argent pour l’acheter. J’avais toutes les clés pour réaliser un vieux rêve, il ne nous restait plus qu’à travailler. Mais celui qui a le plus travaillé, c’est Francis. Il a mis 600 heures de travail pour réaliser ce chef-d’œuvre d’ébénisterie photographique. Elle fait partie des plus grandes chambres collodion en service.

Quels ont été les plus grands défis auxquels vous avez été confrontés ?


 Je dirais que le travail a été mon plus grand défi. Je suis assez paresseux

Vous vivez au Vietnam depuis plusieurs années et semblez y être chez vous . Quel regard portez-vous sur la photographie vietnamienne ?

Les Vietnamiens adorent la photographie. En particulier, les nouvelles générations font de très belles choses, sont très créatives et ont leur propre vision des choses. De nouveaux événements annuels comme “Hanoi Photo” sont de très haute qualité et j’aimerais qu’il y en ait plus. Mais je pense que nous sommes sur la bonne voie, car de nouveaux talents émergent de plus en plus en photographie. 

Pensez-vous qu’il existe un style distinct ou une caractéristique qui lui est propre ?

Oui, de plus en plus. Ils ont une façon bien à eux d’aborder la photographie, et c’est très bien leur facons de voir les choses.

Y a-t-il des photographes vietnamiens ou asiatiques qui vous servent d’inspiration ?

Ils ne m’inspirent pas directement dans mon travail, car ils ont des approches bien différentes de la mienne. Cependant, j’admire énormément leur travail et je les trouve brillants, chacun dans son propre style. Des photographes de qualité tels que Duy Phuong Le Nguyen, Lam Duc Hien et Pham Tuan Ngoc sont des exemples remarquables. 

Quels aspects de leur travail trouvez-vous les plus fascinants et comment leur façon de travailler résonne-t-elle avec votre propre pratique ?

Ce qui me fascine le plus dans leur travail, c’est leur assurance et leur profondeur artistique. Leurs photographies semblent être le fruit d’une recherche artistique approfondie, et elles véhiculent des messages profonds qui résonnent en eux. C’est simplement mon avis personnel. 

Comparativement, mon travail est beaucoup moins chargé de sens. Il se concentre davantage sur l’esthétique, sans véritable histoire derrière. Je prends des photos de choses ou de personnes sans vraiment comprendre pourquoi. J’aime simplement ça, mais je ne saisis pas vraiment le pourquoi du comment. Peut-être que c’est cela qui m’inspire finalement chez eux : leur capacité à donner un sens profond à leur travail, quelque chose que j’aimerais comprendre et intégrer dans ma propre pratique. 

Silvia Donà

www.motmet.studio

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